
Me Yuval Kaplinsky
Ancien directeur du Département international du bureau du procureur général d'Israël, ministère de la Justice.
Nous suivons avec admiration l’activité du collectif des familles d’otages “Bring them Home”, ainsi que l’activité d’autres organisations civiles en Israël et dans le monde.
Il est évident que l’affaire des otages était exclue des plans de guerre du gouvernement. Dans les premières déclarations du premier ministre Israélien, les otages n’étaient même pas mentionnés.
L’activité intense et professionnelle des mouvements de soutien aux familles des otages, a permis que la question des otages reste en tête des préoccupations de l’opinion publique. Mais en réalité cette question n’a jamais été la priorité du gouvernement, la destruction du Hamas passant avant tout. C’est là que nous intervenons car il est clair pour nous que, dans ces conditions, la libération des otages ne peut être considérée comme un objectif réaliste de l’opération militaire qui se caractérise d’ailleurs per son flou stratégique. Le gouvernement doit tout faire, et en premier lieu arrêter les bombardements qui menacent les otages eux-mêmes, tuant des civils créant une crise humanitaire à Gaza, éloignant des accords possibles pour la libération des personnes kidnappées. Tous les moyens doivent être envisagés pour parvenir à la libération des otages, y compris la libération de terroristes emprisonnés pour meurtre et la cessation des combats.
On craint aujourd’hui que les rumeurs sur les négociations et leurs progrès visent à « engourdir » la protestation des familles, et que dans la pratique, il n’y ait pas de réelle intention de parvenir à un accord. Après de longues semaines, les familles d’otages parlent enfin à haute voix du fait que l’opération militaire met directement en danger les otages. Ceux et celles qui sont revenus de Gaza, parlent de la peur, de la menace non seulement des terroristes, mais aussi des actions et des bombardements de Tsahal.