
Niv Adi
Créateur. Conférencier. Facilitateur. Entrepreneur social et humanitaire, Fondateur de eNSPIRE (ONG) focalisée sur des projets créatifs visant à soutenir la liberté des femmes. Analyste, Expert Défense à la télévision et à la radio. Ancien responsable des relations stratégiques au ministère israélien de la défense en Europe.
La force des Mamans, c’est qu’elles comprennent que rien de déterminant, aucune solution satisfaisante à la question des otages ne peut se faire sans elles. Elles sont la force-moteur de toute dynamique positive. Elles ont compris qu’elles ne peuvent se reposer sur personne d’autre qu’elles-mêmes et qu’organisées en groupe structuré, elles pourront faire prévaloir leur objectif et les moyens d’y parvenir.
Pour les familles d’otages victimes du 7 Octobre, la confrontation avec les réseaux officiels mis en place par les autorités israéliennes est une expérience traumatisante en elle-même. L’événement dramatique qu’a été le 7 octobre a mis en lumière la faillite de l’establishment sécuritaire et du gouvernement. Les populations ont été abandonnées. Le résultat en a été l’assassinat dans des conditions horribles d’hommes, de femmes et d’enfants et le rapt de beaucoup d’autres.
Les suites du 7 octobre ont montré que la priorité du gouvernement n’était pas la libération des otages. En effet, les plans du gouvernement ne sont pas alignés sur la morale et sur l’urgence humanitaire. La décision de mener une opération pour “effacer” et “détruire” le Hamas -sans nécessairement savoir comment- a fait perdre du temps et des vies, tant du côté de la population Israélienne que Palestinienne. Il n’y a rien de pire pour les otages et les mères d’otages.
Être aux côtés de MForce.One, c’est contribuer à faire entendre la voix des « mamans », les mères d’otages. C’est aussi leur donner les moyens de demander des comptes aux responsables du plus grand échec de l’histoire d’Israël. C’est enfin travailler à la possibilité d’ouvrir de nouvelles voies. Malheureusement, et même dans les cercles entourant les familles des otages, cela a pris beaucoup de temps, à comprendre que la guerre et le sauvetage des otages sont incompatibles.
Dans la société israélienne où la plupart des hommes sont aussi des soldats, où les garçons et les filles âgés de 18 ans sont maintenant recrutés, où sur des millions de drapeaux on peut lire le slogan “ensemble nous allons gagner”, l’atmosphère qui a suivi la déclaration de guerre, n’était pas à l’avantage des familles d’otages. Venir parler d’un ou d’une otage, même s’il y en a encore plus de 120, c’était très délicat. C’est avec le retour de femmes et d’enfants qui ont été récemment libérés, laissant derrière eux des proches, témoignant de leur souffrance, que la pression sur le gouvernement s’amplifie, ainsi que le débat sur le prix à payer. Les mamans dans cette affaire sont les seules à n’avoir aucun intérêt autre que celui de retrouver leur enfant enlevé. Sans elles, sans leurs efforts, les otages ne seraient représentés par personne.